Le débat est toujours aussi intéressant.
J’ai l’impression que l’échange est fructueux pour beaucoup.
Plusieurs remarques:
- Baroqueux à précisé ce que je voulais dire pour les machines. Les machines pour le dégrossi, la main experte pour les finitions. Utilisée à bon escient, une machine moderne peut alléger « la peine ». Elle ne remplace pas la finesse du toucher etc…
Quand je joue du violon je suis bien ancré au sol avec mes pieds et mes jambes (force et stabilité), ensuite par le dos, mais je joue avec mes bras, puis mes doigts, puis le bout sensible du bout de mes doigts… il y a là aussi une « chaine de dégrossis »…. (et tout est important quand même)…
Bon OK, je sais que mes comparaisons sont Zarbis …
- le Boulanger d’aujourd’hui a trouvé d’autres repères: avant il est était très longtemps dans le pétrin (!) il sentait les choses à ce moment là… maintenant il les sent autrement … Avant il était très attentif pendant toute la cuisson, maintenant il règle son automate en fonction de la saison (humidité etc ..) … c’est la même expertise mais autrement … il sent toujours son pain qui va naître, et aucun robot ne peut le remplacer.
- bien sûr le boulanger produit un produit de consommation, ce n’est pas comparable au violon.
- encore une fois on va d’un extrême à l’autre: sur les temps (pour la consommation)
On parle de 2 ans pour une TV, qu’on compare à plus de 200 ans pour un violon …
Il y a des nuances à faire.
Il est clair qu’un violoniste amateur un peu sérieux n’achète pas un violon pour 2 ans (certains modèles très bas de gamme peuvent l’être)
Mais il n’achète plus (où exceptionnellement) pour 100 ans … ou alors c’est pour de l’investissement/spéculation qui n’est guère mieux que la consommation à outrance (le rendement financier prime dans les deux cas, on s'éloigne des critères de qualité).
On a parlé plus haut d’un violon à 10 000€, qui ne se revendra pas plus de 3000€. Même s’il est de qualité, on est quand même là dans un système de consommation typique (décote, argus, valeur d’usage…).
Si l’on fait un violon pour 200 ans, on est plutôt dans l’oeuvre d’art, et le marché de l’art.
Je trouve qu’on quitte le marché du musicien actuel (souvent amateur, voire semi-pro… ... il y a combien de musicien pro sur le forum ?????).
Un musicien, comme moi et tant d’autres, cherche d’abord un (très) bon son, et un jeu riche.
Moi dans 40 ans je serai bouffé par les vers, mes enfants garderont peut être le violon en souvenir mais n’en jouerons pas. Au passage si j’ai quelque héritage à leur donner ce sera en Euros, pas en valeur hypothétique de violon …
Mon père très âgé maintenant, a une collection. Nous les fils, on sera obligés de tout revendre aux enchères, car sa passion n’est pas la nôtre. On gardera un ou deux souvenirs bien sûr, mais il y a des antiquaires qui vont se goinfrer !…
PS: @ Arnaud. Je comprends mieux.
Moi je suis fils d’artisan (dans le Bâtiment), et prof dans l’enseignement supérieur (dans le Génie-Civil).
J’ai toujours trouvé qu’on dévalorisait les professions dites « manuelles », et qu’on sur-valorisait les professions dites « intellectuelles ».
C’est bien trop facile de mettre les gens dans des cases.