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Re: Le Violon de vos rêves

Publié : lun. 20 sept. 2010 11:12
par IFred
Chi Mei pocède un Maggini avec une tête remplacée

Re: Le Violon de vos rêves

Publié : dim. 5 déc. 2010 21:22
par jépadçon
Plus personne ne rêve sur le forum? c´est triste! :-(

Re: Le Violon de vos rêves

Publié : dim. 5 déc. 2010 22:08
par isabelg
jépadçon a écrit :
isabelg a écrit :Moi le violon de mes rêves est soit vieux, au passé mystérieux, soit tout neuf fait pour moi (et donc pas chinois). Il est d'une couleur assez sombre et fumée, la table vallonnée, au bois de surface assez brute, le fond moiré et usé. Je ne veux pas qu'il brille (et donc toujours pas chinois).
J'entends le son de chaque corde:
- sol: très chaud, puissant et rauque, il fait un peu grrrrr
- ré: chaud, plus doux, légèrement vibrant
- la: clair et assuré, précis
- mi: brillant, sonore, et d'une pureté sans souffle
Qui veut bien m'en faire un? :fleur2:
Joli cahier des charges! :rolleyes:

Moi j'attends toujours, donc je rêve toujours! :lol:

Re: Le Violon de vos rêves

Publié : ven. 10 déc. 2010 10:17
par Chanterelle
isabelg a écrit :Moi le violon de mes rêves est soit vieux, au passé mystérieux, soit tout neuf fait pour moi (et donc pas chinois). Il est d'une couleur assez sombre et fumée, la table vallonnée, au bois de surface assez brute, le fond moiré et usé. Je ne veux pas qu'il brille (et donc toujours pas chinois).
J'entends le son de chaque corde:
- sol: très chaud, puissant et rauque, il fait un peu grrrrr
- ré: chaud, plus doux, légèrement vibrant
- la: clair et assuré, précis
- mi: brillant, sonore, et d'une pureté sans souffle
Qui veut bien m'en faire un? :fleur2:
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J'ai joué ce genre de violon de 1927,très sombre,un italien de "Azzo Rovescalli",mais à l'époque il était trop cher pour moi...
Celui de la photo jointe est au musée du conservatoire de Milan. L'instrument que j'avais joué était presque noir !

Re: Le Violon de vos rêves

Publié : ven. 10 déc. 2010 20:45
par isabelg
... et tu n'as pas de photo du fond? :rolleyes:

Re: Le Violon de vos rêves

Publié : ven. 10 déc. 2010 22:14
par Chanterelle
:huh: non,je n'ai pas le fond du violon conservé au musée de Milan mais en revanche j'ai une photo d'un fond d'un autre violon de Rovescalli :



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Re: Le Violon de vos rêves

Publié : ven. 10 déc. 2010 22:17
par isabelg
hmmm, pas trop ma tasse de thé :huh:

Re: Le Violon de vos rêves

Publié : ven. 10 déc. 2010 22:52
par Chanterelle
;) Pour continuer à rêver,un petit Amati baroquisé,c'est pas mal non plus :


http://www.google.fr/imgres?imgurl=http ... 6prmd%3Div

Re: Le Violon de vos rêves

Publié : sam. 11 déc. 2010 11:30
par pjtuloup
Je suis favorablement étonné de ce que ce fil n'a pas donné lieu à un massacre général entre les amateurs de violons bruns contre ceux des violons rouges ou toute autre polarisation !

Mais vous savez quoi ? Le meilleur violon, c'est celui avec lequel on se sent bien; choisit-on ses amis pour leur célébrité, leur prestige, leur "utilité" ? Le violon c'est pareil... je n'ai jamais eu entre les mains ni Stradivarius, ni Amati, ni Garnerius, mais qu'en ferais-je ? J'aime bien les belles voitures de course, mais je ne conduis pas sur circuit !

Personnellement, quand j'ai eu l'âge d'avoir un entier, c'est un Blanchard qui m'est tombé dans les mains (le n° 799 de 1912, précisè-je pour en laisser une trace si jamais je me le fais voler un jour), et j'en connais l'histoire: je suis son troisième propriétaire; mon grand-père maternel l'avait acheté dans les années 30 à Bourgoin pour son fils, mon oncle, qui a finalement laissé tomber le violon (au sens figuré, heureusement), quand il a réalisé qu'il ne pourrait jamais jouer comme Warlop,Grapelli et d'autres de cette époque. Et le violon a attendu sagement pendant 20 ans qu'on vienne le relever. Je vous passe les exclamations de Schmitt, le luthier lyonnais, quand il a su que c'était moi qui allais jouer dessus... alors que mon oncle le jouait au même âge... C'est curieux comme les violons se "sacralisent" avec le temps !

Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi ma mère a confié la réparation de ce violon à Schmitt et non à Robert Coné qui avait pris la suite de Blanchard dans le même atelier. Immenses luthiers tous les deux, tout les opposait: Schmitt, si je me souviens bien, m'apparaissait comme un colosse jeune et dynamique qui travaillait dans un environnement moderne, fébrile et bouillonnant; alors que chez Coné, qui était déjà âgé, tout était hors d'âge, feutré, figé à jamais; et, malgré ma jeunesse, je préférais mille fois cette ambiance, qui me paraissait plus en accord avec mon idée de la lutherie (et peut-être bien mon tempérament propre.

Laissez-moi le plaisir de vous décrire les lieux: pour commencer, le parquet à lames disjointes, qui devait dater, comme l'immeuble, de la fin du XIX° siècle, grinçait à chaque pas. On arrivait dans la pièce réservée à l'accueil, où se trouvaient des vitrines remplies d'instruments. Aux murs, des photographies d'artistes, signées, qui devaient dater, déjà à cette époque, d'un bon demi-siècle au moins; quel dommage que je n'en ai pas retenu les noms... On attendait devant le comptoir ("la banque", comme on dit à Lyon), impressionnante pièce de bois massif que parût la soeur du luthier, délicieuse vieille dame qui s'enquérait en chuchotant presque du motif de la visite. Elle disparaissait alors dans l'atelier.

Monsieur Coné paraissait ensuite; c'était un homme lui-même extrêmement peu bavard et méticuleux dans tous ces gestes, qu'il s'agît de rouler une corde dans un sachet aussi bien que d'examiner un violon, chose qu'il faisait avec une gravité infinie. Je crois bien que ce qui me plaisait dans tout cela c'était la sorte de religiosité qui naissait de ses soins à tout ce qui était lié au violon. C'était un homme à ce point incapable d'un geste brusque que le jour où je lui achetai un des premiers étuis en résine pour remplacer ma vieille boîte en bois noir, voulant m'en démontrer par le fait la solidité et s'étant saisi d'une petite règle métallique, il lui en donna un coup si léger, qui n'eût même pas assommé une mouche, que je faillis éclater de rire tant il y avait d'écart entre la volonté affichée et l'effet produit.

Pardonnez-moi ces souvenirs: je crois qu'il est bon de témoigner des choses passées; j'ignore si le ou les successeurs ont conservé en état ces lieux qui m'étaient presque sacrés; je crains que non tant cette maudite époque encense la nouveauté, qui n'est souvent que destruction.

Pour en revenir à mon instrument, c'est un instrument difficile, qui exige précision et netteté, qui ne pardonne rien, et j'ai bien souffert avec lui. On l'avait préféré pour moi à un autre instrument que m'avait laissé mon grand-père paternel, un Alleaume brun, dont je préférais le son plus chaud, plus onctueux et moins puissant. Il est passé à mon frère et c'est son fils (eh oui, quelle famille!) qui en héritera sans doute.

Le fait que je n'aie pas eu deux violons à ma disposition explique pourquoi j'ai dû en chercher un quand ma fille a eu besoin d'un entier. Et celui-là, je l'ai trouvé dans une vente aux enchères. Je ne saurais dire pourquoi, je n'aime pas aller das une boutique, aviser de loin l'un des instruments accrochés en nombre (cela me fait penser à des carcasses dans un abattoir) et jouer au "décrochez-moi ça": J'aime être seul avec l'instrument, sans témoin de la relation qui commence à naître (ou pas), sans personne qui attend ma décision... Je ne peux trouver cela que dans les expositions préalables aux ventes aux enchères.

J'en ai fait beaucoup et j'ai vu bien des instruments, parfois en vitrine, d'autres non, à tous les prix, dans tous les états. Aucun ne m'avait particulièrement séduit. Et puis un jour enfin, je l'ai vu; il n'était pas monté mais, comment-vous dire, il m'attendait: c'était celui-là et pas un autre. Je l'ai bien examiné et vu qu'il était sain, malgré bien des traces montrant qu'il avait vécu (mais j'aime ça aussi). Avant même qu'il soit monté, je savais déjà comment il sonnerait et quel timbre il avait et, après une attente insupportable chez le luthier, je n'ai pas été déçu, au contraire: il est tout ce que je désirais chez un violon ! Dommage que ce soit ma fille qui en profite, mais il n'est pas dit qu'on n'échangera pas... Et puis j'aurai bientôt un nouvel entier à trouver pour mon fils... Donc, c'est un Rocca de 1831 mais, encore une fois pour moi ce n'est pas la signature qui compte (A propos: n'est-ce pas André Rieu (je sais, je sais...) qui avait trouvé toutes les vertus à son "Stradivarius" ["Before the auction he played several times on the instrument and he said it was the best violin he ever heard"] avant qu'il sache que c'était une copie ? :mrgreen:

Je n'ai pas de photos de ces instruments, mais j'en ferai peut-être bientôt!

Re: Le Violon de vos rêves

Publié : sam. 11 déc. 2010 13:36
par pjtuloup
♫♫♫ a écrit :il a même fait une méthode de violon... mais il n'en parle que sous son autre pseudo :D
Ah ah ah, bien essayé ! ::d A vrai dire si je devais écrire en la matière je m'attacherais plutôt à la rédaction d'une méta-méthode, décrivant ce que devrait être une méthode et comment l'écrire... le chapitre le plus important étant certainement "pourquoi y renoncer" ! :mrgreen:

->Christian: merci pour ces mots très aimables; les éditeurs n'ont malheureusement pas votre indulgence !

Re: Le Violon de vos rêves

Publié : sam. 11 déc. 2010 15:52
par Briel
♫♫♫ a écrit :il a même fait une méthode de violon... mais il n'en parle que sous son autre pseudo :D
Sixcroches, tu te trompes. Ou alors...il s'agit d'une performance d'ingénierie sociale de haut niveau :mrgreen:

Re: Le Violon de vos rêves

Publié : sam. 11 déc. 2010 20:02
par jépadçon
pjtuloup a écrit :Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi ma mère a confié la réparation de ce violon à Schmitt et non à Robert Coné qui avait pris la suite de Blanchard dans le même atelier. Immenses luthiers tous les deux, tout les opposait: Schmitt, si je me souviens bien, m'apparaissait comme un colosse jeune et dynamique qui travaillait dans un environnement moderne, fébrile et bouillonnant; alors que chez Coné, qui était déjà âgé, tout était hors d'âge, feutré, figé à jamais; et, malgré ma jeunesse, je préférais mille fois cette ambiance, qui me paraissait plus en accord avec mon idée de la lutherie (et peut-être bien mon tempérament propre.

Laissez-moi le plaisir de vous décrire les lieux: pour commencer, le parquet à lames disjointes, qui devait dater, comme l'immeuble, de la fin du XIX° siècle, grinçait à chaque pas. On arrivait dans la pièce réservée à l'accueil, où se trouvaient des vitrines remplies d'instruments. Aux murs, des photographies d'artistes, signées, qui devaient dater, déjà à cette époque, d'un bon demi-siècle au moins; quel dommage que je n'en ai pas retenu les noms... On attendait devant le comptoir ("la banque", comme on dit à Lyon), impressionnante pièce de bois massif que parût la soeur du luthier, délicieuse vieille dame qui s'enquérait en chuchotant presque du motif de la visite. Elle disparaissait alors dans l'atelier.

Monsieur Coné paraissait ensuite; c'était un homme lui-même extrêmement peu bavard et méticuleux dans tous ces gestes, qu'il s'agît de rouler une corde dans un sachet aussi bien que d'examiner un violon, chose qu'il faisait avec une gravité infinie. Je crois bien que ce qui me plaisait dans tout cela c'était la sorte de religiosité qui naissait de ses soins à tout ce qui était lié au violon. C'était un homme à ce point incapable d'un geste brusque que le jour où je lui achetai un des premiers étuis en résine pour remplacer ma vieille boîte en bois noir, voulant m'en démontrer par le fait la solidité et s'étant saisi d'une petite règle métallique, il lui en donna un coup si léger, qui n'eût même pas assommé une mouche, que je faillis éclater de rire tant il y avait d'écart entre la volonté affichée et l'effet produit.

Pardonnez-moi ces souvenirs: je crois qu'il est bon de témoigner des choses passées; j'ignore si le ou les successeurs ont conservé en état ces lieux qui m'étaient presque sacrés; je crains que non tant cette maudite époque encense la nouveauté, qui n'est souvent que destruction.
En effet Mr Coné était un homme charmant mais le choix de Jean Schmitt était plutôt judicieux car le niveau de compétence n´était pas exactement le même. Pour ce qui est de son atelier, c´est Dominique Camard qui l´a repris et je me souviens l´avoir visité à l´époque et il semblait avoir la volonté de conserver le caractère des lieux, ayant juste passé un coup de peinture blanche sur les murs.

Re: Le Violon de vos rêves

Publié : dim. 12 déc. 2010 14:58
par Stéphalti
.... N'était-ce pas Frédéric Schmitt?
Camard a repris son atelier??? Je ne savais pas! .... Je ne suis pas sûre que ça gagne en qualité!!...

Re: Le Violon de vos rêves

Publié : dim. 12 déc. 2010 15:11
par IFred
Jean Frédéric, fils de Lucien

Re: Le Violon de vos rêves

Publié : mar. 14 déc. 2010 19:08
par Chanterelle
:aille: ouvrez l'oeil sur les foires à la brocante..un Strad a été volé à Londres !
On ne sait jamais... :rolleyes:

http://www.thestrad.com/Article.asp?ArticleID=1751