Lou a écrit :pierre a écrit :il n'y a pas de fin, c'est une valse, quand tu commence à tourner tu ne t'arrêtes plus
Par expérience, si, quand même!!!
Bon, il est temps d'entrer dans le vif du sujet. Bien entendu, il n'est pas question de "juger" les compositeurs en herbe, simplement d'observer l'effet qu'a sur nous telle ou telle "initiative", plus comme une expérience.
Rappelons 2 choses essentielles que nous avons déjà vues:
-Intéresser l'auditeur, en contredisant la tendance naturelle (du son et de l'intérêt de celui qui écoute!) de disparaitre.
-Le morceau a un début et une fin. Sinon, on ne peut tout simplement pas parler de "un" morceau".
Le débat reste d'ailleurs ouvert, et d'autant plus maintenant, avec vos différentes mélodies, qui seront désormais (je l'espère) des références pour nos prochaines discussions.
"Quand peut-on dire qu'un morceau est fini?" Et, aussi
"Pourquoi faut-il que le morceau "finisse?"
La mélodie qui se tient le mieux de ce point de vue là est la première de Kermit. Ceci dit, j'ai un peu de mal à sentir la mélodie réellement finie, j'ai toujours l'envie de répéter soit le début, soit la 2ème phrase, pour vraiment équilibrer le tout.
Dans la 2ème, ça me parait assez évident que tu imaginais un accompagnement (au milieu, avec le
ff qui ne se justifie qu'avec une opposition de type "tutti d'orchestre", et surtout la fin qui est une formule d'accompagnement...mais de quoi?). La première phrase s'équilibre beaucoup mieux.
Sabayonne: Très bien, mais ça finit un peu vite. Plus exactement: Tout ne se résoud pas tout. A la 4ème mesure, tu fait une jolie montée, mais les notes les plus hautes (do, puis si) ne trouvent pas vraiment leur suite. Ca "tombe" un peu vite par rapport à ce que tu as ouvert.
Au début, on suit très facilement: On tourne autour du si, ça ouvre vers le sol aigu, puis le fa# qui se résoud sur mi, un peu après. L'ensemble de la mélodie est structurée par ce si-si-sol-fa#-mi, très stable. Ce qui est très bien. C'est la manière dont tu t''échappes de ce "squelette" qui pêche un peu.
Pierre: J'aime beaucoup le début. Mais effectivement c'est difficile de sentir que ça finit. D'ailleurs, de ton aveu même....
Le début est très raffiné, avec un jeu (conscient?) sur les carrures: Groupement de 5 mesures, puis 3+3+2, c'est une richesse qui contribue à "entretenir l'intérêt". La structure est claire (autour d'une descente sib-la-sol-fa-mib-ré). A ce moment-la, c'est encore assez ouvert. Cela peut finir en sol, comme en ré "phrygien" (1/2 ton au-dessus de la finale). Car la quinte la-ré est assez oprésente, au côté de la quinte sol-ré. La suite est moins recherchée, moins variée (baisse de l'intérêt) . ré-do-sib-la ouvre une perspective, puis sol-fa-mib-ré la résoud, même si c'est plus aigu, et confirme ces 2 pôles: sol et ré. Mais les 4 dernières mesures sortent de l'équilibre que tu as toi-même initié. De plus, là aussi (dans la 2ème partie), il me semble que tu imaginais un accompagnement, qui aurait davantage équilibré la fin, et l'aurait rendue plus "plausible".
Jim: Bien! Un peu les mêmes remarques, à la fin, que pour Sabayonne, mais dans les notes graves que tu touches. Dans le contexte que tu installes, le fa aurait sa suite "logique" dans un mib qui n'arrive pas et qui manque. De même le lab, juste avant, qui réclame un sol.
Dans la partie centrale (mesures 5-6-7) aussi, le fa est un peu déroutant. Réecoute lentement: Dans le contexte, il aurait, lui aussi besoin d'un mib, pour trouver sa continuité. Dans ces 3 mesures, tu joue , toi aussi sur les carrures (3 mesures, après un début bien carré de 4 mesures), et sur un changement d'appui dans la mesure (mib, sur 1er temps, ré sur premier temps, puis do, sur 2ème temps). C'est assez sophistiqué, mais ça reste suivable. A part le petit soucis mélodique du fa, dont je viens de parler.
J'attends vos réactions, la discussion est ouverte.