Faut vraiment être motivé pour rentrer dans ce monde...

[jépadçon]

En même temps pour accéder à un poste de musicien pro (en orchestre par exemple), ils se basent sur des diplômes,

Pour entrer dans un orchestre, tu passes un concours, et tes diplômes n´ont pas vraiment d´importance!

[krikalou7]

je ne sais pas si ça à changé mais il fùt un temps où il était même possible de se présenter à un concours d'orchestre national par exemple sans diplôme mais avec 3 attestations de musiciens pro qui précisaient que vous aviez le niveau .

[Stéphalti]

je ne sais pas si ça à changé mais il fùt un temps où il était même possible de se présenter à un concours d'orchestre national par exemple sans diplôme mais avec 3 attestations de musiciens pro qui précisaient que vous aviez le niveau .

Ah!!! Je suis femme de musicien d'orchestre national, et je n'ai jamais entendu parler de ça!

[krikalou7]

si , cela permettait à des musiciens qui n'avaient pas de diplômes de Conservatoire de pouvoir se présenter . Ce n'est pas une erreur puisque je l'ai vécu (ce n'est pas tout neuf...)

[zinofran]

Bonjour,

Je viens de voir ce post, qui me rappelle la parfois cruelle réalité de ce métier.
Je fais aussi partie de ces musiciens qui en ont pris plein la courge, et pourtant vous ne le croiriez pas en lisant mon CV. (DEM à 14 ans, entrée au cnsm à 16).
Ce que je veux dire, c'est que quelque soit le niveau ou l'âge, un membre du jury peut dire des choses en 5 min qui vous marquent à vie et qui vous traumatisent totalement (je n'exagère pas). Il m'a personnellement fallu attendre l'âge de 23 ans pour être enfin capable de prendre du recul (et me reconstruire) vis à vis des commentaires que je recevais et d'être enfin capable de construire les choses sur la base de ma propre personnalité et non pas sur l'attente que les gens avaient de moi (et encore, ça, ça dépend des jours). Le problème à la base est que je voulais faire de la musique à n'importe quel prix, et que n'importe quel commentaire de jury me semblait indiscutable et véridique dans l'optique de devenir ce que je voulais devenir. Le fait de ne pas s'entendre soi-même de l'extérieur compliquant encore plus les choses: "comment puis-je être sûre d'avoir raison, puisque contrairement à eux, je n'ai aucun recul, ils entendent forcément des choses auxquelles je ne fais pas attention etc etc..."

Maintenant, avec le recul et l'expérience, je sais qu'un membre du jury qui n'a que 2 min à t'accorder va te dire de la façon la plus directe possible ce qui lui a plu et déplu (parce qu'il n'a pas le temps de l'expliquer correctement), et que la plupart du temps ce sera très mal formulé, donc souvent "brutal". Tous ne pensent pas forcément à mal, bien qu'il y ait aussi de gros c....
Je n'en ai pas encore fini avec l'univers des concours, nul doute que je vais encore subir bien des "échecs" et des commentaires dans le genre "tu ne peux pas jouer de cette façon, ce n'est pas possible" (déjà entendu! "Alors je fais comment là, selon vous, ça fait 20 ans que je joue comme 'il ne faut pas', j'arrête le violon, je change tout????? Je recommence à partir des cordes à vide?"), et tout ça dans un unique but, faire: ...de la musique... juste de la musique! Parfois ils sont tellement persuadés d'être investis d'une mission divine qu'on a l'impression que ne pas jouer Bach/Beethoven dans le style (pardon, dans "leur" style) c'est aussi grave que le fait que des gens meurent de famine dans le monde. Seulement ils ont un pouvoir considérable, car plus on est passionnés et plus on a l'ambition de faire ce métier, plus on est vulnérables.

Après, comme il a déjà été dit dans un autre commentaire, il y a aussi des cas de figure ou certaines personnes ont des ambitions totalement irréalistes et de gros problèmes de clairvoyance et dans ce cas, c'est quand même le rôle du pro malheureusement de remettre les choses "dans leur contexte". Aussi difficile que ce soit à entendre, ce métier est bien trop dur pour qu'on laisse les gens entretenir de faux espoirs quand on sait qu'ils n'ont aucune chance.
J'ai pu assister à un concours de recrutement dans un orchestre et je ne l'aurai jamais cru avant, mais il y a vraiment des gens que j'ai jetés (dans ma tête, pas le droit de vote étant seulement "supplémentaire") après 3 notes (5 secondes de jeu!) (Et pourtant, d'un niveau tout ce qu'il y a de plus respectable). Et mon classement final était conforme aux résultats... Comme quoi, ce n'est pas toujours injuste non plus...

Alors voilà: courage, la route est (très) longue et il faut beaucoup d'abnégation pour venir à bout des obstacles. C'est le prix de l'excellence...

[Negens]

, et tout ça dans un unique but, faire: ...de la musique... de la musique!

Je ne suis pas complètement en accord avec ça.
D'un point de vue très extérieur qui est le mien, le but du conservatoire est dans son nom : "Conservatoire" -> Conserver -> Préserver.
Il faut conserver le patrimoine immatériel.
La conservation doit être la plus parfaite possible. Ça va, à mon sens, bien au delà du simple fait de savoir bien jouer.
Ça ne me viendrait donc pas à l'esprit de critiquer leur recherche d'excellence et leurs jugements à priori très durs et blessants.
Les apprentis (terme que je trouve plus adapté que celui d'élève) du conservatoire sont implicitement préparés au métier de "conservateur du patrimoine immatériel". Ou du moins, c'est ainsi que je le vois depuis l'extérieur.

(De même, ayant un parcours, à la base scientifique, il n'était pas rare que mes professeurs de biochimie ou de microbiologie nous inonde des pires noms d'oiseaux lorsque nous faisions des erreurs. Et c'est normal! On ne peut pas faire n'importe quoi lorsqu'on touche, de près ou de loin, au domaine de la santé).

Autrement, on peut viser la partie "créative", la composition (en tant que compositeur ou interprète) et c'est un autre métier qui a aussi ses exigences, et dans lequel il est difficile d'entrer. Mais il me paraît plus abordable en tant que musicien "amateur".

N'oublions pas que les productions immatérielles sont quand même très méprisées par la société. Un musicien ne produit rien de vital. Ses productions ne servent pas à la nutrition, ils ne mettent pas en œuvre des services liés à la production de biens, ou la survie de l'espèce. Pour preuve, vous connaissez tous la conversation ironique suivante:
- "Que fais tu dans la vie?"
- "Je suis musicien".
- Oui, mais sinon, ton vrai métier c'est quoi?"
...
Il est par conséquent "normal" qu'il soit difficile de vivre d'une activité culturelle.
Et nous pouvons nous estimer heureux. Certaines cultures (dont une des trois plus grandes religions monothéistes), voient la musique comme un "pêché".
A l'échelle de l'humanité, il n'y a pas si longtemps que cela, en France, les acteurs de théâtre étaient méprisés, surtout par l’Eglise qui les accusait de se glisser dans la peau de personnages qu’ils n’étaient pas et de célébrer des passions mauvaises.

Le butin de l'activité culturelle est faible, et pour accéder à une partie de ce butin, il faut se battre. Le titre de ce sujet résume bien cet état de fait.

[cécilius]

Negens a écrit : N'oublions pas que les productions immatérielles sont quand même très méprisées par la société. Un musicien ne produit rien de vital. Ses productions ne servent pas à la nutrition, ils ne mettent pas en œuvre des services liés à la production de biens, ou la survie de l'espèce

Je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette analyse. Que dire de la télévision, du cinéma, du show-biz ? La poduction n'est faite que de films et de disques, tout comme la musique classique.

Que dire du Foot, où des sommes colossales s'échanges, qui vit de la publicité et qui ne produit rien ?

Pour en revenir à la musique, je pense que dans les examens, un morceau devrait être noté à "l'aveugle" par le jury en ne tenant compte que de l'interprétation musicale, on aurait parfois des surprises !

[Negens]

Je suis en partie d'accord avec toi. J'aurais dû préciser que je parle de l'inconscient collectif.
C'est le côté hypocrite de nôtre société.
D'un côté, des personnes adulent des stars du showbiz ou du foot;
Mais quand un enfant dit à ses parents: "Je veux devenir footballeur", la réponse sera dans 90% des cas: "Apprends un vrai métier!".

Ce sont des professions qui sont considérées comme du loisir dans l'inconscient collectif.
Le sport est la plupart du temps considéré comme une activité extrascolaire et non pas comme une activité professionalisante.
En France, les études STAPS ne sont pas faite pour créer des sportifs mais pour créer des "managers, entraineurs, etc..".
On est loin de la vision du sport telle qu'elle nous est présentée des Etats-unis.

Pour la production de disques et de films, les "grands" du milieu se verrouillent l'accès au maximum. Il suffit pour s'en rendre compte de faire état des nombreux mécontentements liés à la répartition des droits de la SACEM.

Des marchés de niche brassent des quantités d'argent phénoménal. Le football en est un exemple. C'est une poule aux œufs d'or. Comme les JO. Il faudrait pousser l'analyse plus loin parce que ça touche à des notions de régionalisme, nationalisme (dans le "bon" sens du terme") et de politique; et je serais hors-sujet.
Ça génère des ventes de produits dérivés très importantes.
La publicité est là pour booster les ventes de produits ou services bien réels et ça fonctionne très bien. C'est pour cela que le football est un bon vecteur.

[cécilius]

Je suis d'accord avec tout cela. Je rajouterais que le football (canalise ou accélère, suivant les cas, le côté vindicatif des gens) alors qu'il ne devrait qu'encourager un esprit de compétition "fair play", mais il y a tellement d'argent en jeux...