Concentré durant le cours. Comment faites-vous ?

[Touchatou]

Bonjour à tous !

Chez moi, il me faut jouer au minimum 15-20 minutes avant que le son de mon violon ne soit acceptable et que je considère que je peux « jouer propre » (détente, calme intérieur, doigts déliés, pensées diverses gommées, concentration, difficultés presque prêtes à être bravées).

Lors de mon cours hebdomadaire de 30 minutes théoriques, le fait d’avoir conduit pour m'y rendre, de m’énerver parce que le cours précédent déborde un fois de plus de son horaire, être obligé de jouer « à froid » sans aucune préparation me désoriente.

Résultat, le son est moche, la raideur musculaire palpable et tout ce qui peut en découler de négatif est alors présent.

Malheureusement, du fait de la configuration du bâtiment et des autres cours (trompette, bugle, batterie), je ne peux me permettre de m'échauffer sur place.

Comment faites-vous pour être « prêt et dispo » pour et durant le cours ?

Cordialement

[Lahelis]

Pendant que l'élève précédent joue, je sors mon violon, je le prends dans mes bras, gros câlin, je ferme les yeux, je sors mes partitions, je m'assoies, je fixe les cordes en me disant que j'ai encore trop sué, que la corde de mi est déjà bien vite oxydée, que la corde de la va bientôt s'effilochée. Le temps de penser à tout ça, c'est à mon tour

Bon, le vrai moment pour profiter de son instrument, c'est l'accord. Prendre le temps de d'accorder, c'est super trop cool

[kerry117]

Je travaille souvent sans instrument, c'est à dire que je pense en prenant mon petit déjeuner, ma douche etc ... à un geste, à un défaut que je dois corriger, ou à une phrase de la partition à travailler ... Je vais cette année à mon cours de violoncelle et d'alto sans aucune appréhension, partant du principe que, puisque je dois jouer sans m'échauffer, tous mes défauts vont ressortir et que cela va permettre à mon professeur de mieux évaluer ce qui est vraiment acquis, en cours d'acquisition, ou pas compris. Quand je sors mon instrument je commence à me concentrer, à penser à tout ce qui va me permettre de jouer au mieux de mes acquis, je fais attention à la posture, à la détente, à la tenue de l'archet.
Je crois beaucoup au travail intérieur et à tout le travail en profondeur et lent réalisé en amont.
Avant hier, j'ai recommencé à jouer du violon après plus de 6 mois d'arrêt. J'ai été très agréablement surprise de constater que je n'avais pas autant perdu que je l'aurais imaginé.

[Claire91]

A la base, j'ai des conditions assez favorables :
- J'ai 1h de cours hebdo, ce qui laisse davantage de temps, je reconnais.
- Et j'en ai en gros pour 10 minutes porte à porte entre chez moi et la salle où j'ai mon cours, ce que fait que si j'ai le temps de jouer un peu chez moi avant de partir pour mon cours, je ne perds pas ce que j'ai fait.

Après, de façon générale, même avec une heure de cours, je n'ai pas toujours le temps de voit tout ce que j'ai en cours... entre les exercices techniques, les morceaux, etc.
Du coup, avec ma prof, on commence toujours par établir les priorités :
1/ Est-ce que tu es échauffée
2 Qu'est-ce qu'on doit bosser en priorité.

Si je n'ai pas joué avant de venir en cours, on va commencer par un peu de Sevcik lentement, ou une gamme, ou autre chose.

Sinon, elle me pousse à travailler la concentration, pour essayer de me mettre dans le bain le plus rapidement possible.
Ces derniers temps, par exemple, il m'est arrivé pas mal de fois de commencer le cours en jouant directement la Méditation de Thaïs... Avec à côté des flûtes à bec en train de jouer de l'irlandais ou des clarinettes en train de jouer des musiques de film... Dans mon école de musique non plus, l'isolation acoustique n'est pas au top...

Du coup, il m'arrive de prendre 30 secondes pour me concentrer, pour prendre ma pulsation, pour me mettre dans l'état d'esprit pour trouver le bon son... et ma prof me laisse le faire. Elle considère que cette recherche de la concentration fait vraiment partie de mon travail de l'instrument.
Et si je me rends compte que ma première mesure, voire ma première note, ne sonne pas comme je l'aurais voulu, je n'hésite pas à m'arrêter, à dire à ma prof pourquoi je m'arrête (une attaque moche, pas la bonne nuance, c'est faux, une pulsation trop fluctuante... il y a tant de raisons pour que ça n'aille pas...) je me reconcentre, et je reprends.

En gros, ce que ma prof m'enseigne, c'est que la concentration n'est pas un paramètre, un état que l'on a ou pas. C'est une technique qui se travaille au même titre que la main gauche ou la technique d'archet, et elle m'aide en ce sens.
Et ce travail, on va le faire autant dans la recherche de la sonorité adéquate (ce qui semble être ta préoccupation), que sur de longs traits rapides (des études en double-croches, par exemple). Le fait d'être capable de jouer de longs passages rapides, réguliers, sans trébucher, relève de la même recherche de concentration...