le-violon.org

c'est bien pour cela que j'ai écris

"Au japon les anciens sclérosent la fougue des jeunes.
En Europe les jeunes fougueux écoutent les anciens, mais après !"

Le top c'est peut être un mixte des deux !

la plus grande difficulté est surtout d'écouter, d'analyser, comprendre et de décider

Oui le mix des deux.

Un autodidacte n’a pas de prof physique, mais il ne travaille pas réellement tout seul non plus.
Il s’inspire des anciens:
- principalement par les livres (des grands violoniste ou autres)
- par des videos Youtube (en prenant du recul pour trier)
- et peut être aussi en prenant aussi des cours payant par internet

Bon là, c’est mon cas, mais il y a très probablement d’autres variantes ! (prof de temps en temps par ex)

Je re-précise que ce n’est pas pour « remplacer » un prof physique régulier, c’est juste une autre manière de faire, qui correspond mieux à « certains ».

La difficulté est pour moi surtout de bien se connaître soi-même, pour bien choisir son mode d'apprentissage (qui peut d'ailleurs varier au cours du temps):
c'est difficile pour un "jeune", c'est un avantage de "vieux" !

Lorsque j'ai commencé à apprendre le violon, il n'y avait pas d'enregistrement facilement écoutables en dehors de la possibilité d'acheter des CD ou de trouver une médiathèque. Les deux ne m'étant pas accessibles, je n'écoutais pas les morceaux que je travaillais.
Je pense que effectivement cela change pas mal la façon d'apprendre. Il y a du bon (ce que tu as souligné). Le moins bon est que je n'avais parfois aucune idée de ce que donnait le morceau travaillé lorsqu'il était joué avec les autres instrumentistes et les intentions mises par de meilleurs violonistes que moi.
Seulement voilà, si j'en crois les profs qui m'ont accompagnée, c'est pas forcément mieux quand j'ai en tête les intentions de mes prédécesseurs illustres. Mes profs me demandent au contraire d'essayer de ne pas être moi même dans l'émotion de ce que j'interprète.
Au final, je constate qu'il n'est pas évident de jouer les morceaux les plus connus pour cette raison justement. On les a trop en tête. Parfois même on joue autre chose que ce qui est écrit sur la partition sans le faire exprès !
Donc ton expérience et la mienne vont dans le même sens.

voce- a écrit : ↑dim. 8 déc. 2019 21:10 Mes profs me demandent au contraire d'essayer de ne pas être moi même dans l'émotion de ce que j'interprète.

Pourrais tu préciser ou développer, STP ...
Ton émotion ?, émotion transmise ?
Ne pas ressentir ?

Dans le sens où interpréter une pièce, c'est comme interpréter un rôle au théâtre, je pense :
Le texte musical a sa propre signification, et notre rôle d'interprète est de la magnifier.
Pas d'exposer nos propres tripes en jouant

Je le comprends aussi comme ca. Il faut exprimer des émotions avec le violon. Mais celles que tu veux faire ressentir, pas celles que tu ressens

J'aime beaucoup ta formulation, Lionel !

Merci Claire et Lionel pour l’éclaircissement

Cependant ce n’est pas hyper clair pour moi …

L’instrumentiste se comporte toujours comme un « filtre » humain, il renforce et atténue certains aspects, en fonction de sa personnalité, son vécu…
La « neutralité » ne peut pas humainement exister, et c’est d’ailleurs pour moi un bien…

L’analogie à l’acteur de théâtre de Claire me paraît intéressante:
L’acteur pendant ses cours de théâtre cherche à puiser tout au fond de lui même ses émotions (et c’est parfois douloureux), à les revivre, les amplifier souvent, souvent aussi à les combiner lorsqu’elles lui sont étrangères pour en créer de nouvelles, pour les rôles « de composition »…
C’est bien sûr au service de son rôle (et donc de l’auteur), mais la personnalité de l’acteur et ses sensations, émotions sont bien présentes, et filtrent pour amplifier certains aspects…
S’il ne ressent pas il risque de « faire semblant », de jouer faux, de « surjouer » aussi …

Par contre je comprend très bien que l’acteur ou l’instrumentiste ne doit pas se laisser submerger par les émotions (en prenant le risque de « perdre les pédales »), mais les canaliser pour garder sa précision et sa concentration de jeu…

Pourriez vous m’éclaircir encore un peu ? …

Alain44 a écrit : ↑mar. 10 déc. 2019 13:12 Merci Claire et Lionel pour l’éclaircissement

Cependant ce n’est pas hyper clair pour moi …

L’instrumentiste se comporte toujours comme un « filtre » humain, il renforce et atténue certains aspects, en fonction de sa personnalité, son vécu…
La « neutralité » ne peut pas humainement exister, et c’est d’ailleurs pour moi un bien…

L’analogie à l’acteur de théâtre de Claire me paraît intéressante:
L’acteur pendant ses cours de théâtre cherche à puiser tout au fond de lui même ses émotions (et c’est parfois douloureux), à les revivre, les amplifier souvent, souvent aussi à les combiner lorsqu’elles lui sont étrangères pour en créer de nouvelles, pour les rôles « de composition »…
C’est bien sûr au service de son rôle (et donc de l’auteur), mais la personnalité de l’acteur et ses sensations, émotions sont bien présentes, et filtrent pour amplifier certains aspects…
S’il ne ressent pas il risque de « faire semblant », de jouer faux, de « surjouer » aussi …

Par contre je comprend très bien que l’acteur ou l’instrumentiste ne doit pas se laisser submerger par les émotions (en prenant le risque de « perdre les pédales »), mais les canaliser pour garder sa précision et sa concentration de jeu…

Pourriez vous m’éclaircir encore un peu ? …

je vais faire très court ! si tu prends du plaisir a jouer une œuvre , triste ou macabre ou langoureuse , ce n'est pas ton plaisir que tu dois retransmettre au publique ni l'émotion quelle te fais toi personnellement ressentir , mais l'émotion quelle dégage. Ton interprétation sera ta façon de transmettre cette émotion .

Cedin16 a écrit : ↑mar. 10 déc. 2019 14:29 je vais faire très court ! si tu prends du plaisir a jouer une œuvre , triste ou macabre ou langoureuse , ce n'est pas ton plaisir que tu dois retransmettre au publique ni l'émotion quelle te fais toi personnellement ressentir , mais l'émotion quelle dégage. Ton interprétation sera ta façon de transmettre cette émotion .

Merci Cedin,
mais comme je n'ai pas cette expérience là, j'ai du mal à comprendre (je fais principalement du pop-folk)
Quand je chante/joue de la pop-trad je ressens les émotions de la chanson par ex ...


Que ressens tu quand tu joues ??? ???

Je ne sais pas quoi te dire de plus que c'est comme un acteur qui endosse un rôle.
On se met en condition, on surjoue parfois (pour qu'une émotion soit ressentie dans le public, il faut la jouer ×10. Regarde le maquillage des acteurs : depuis la salle, il te paraît naturel, en gros plan, c'est too much). Mais non, tu ne peux pas tout ressentir personnellement. Ou alors tu deviens fou.

La méditation de Thaïs, tu es cette femme qui joue sa vie le temps d'une nuit ?
Un requiem, tu accompagnes les morts ?

Personnellement, quand j'interprète un morceau (c'est le même mot qu'au théâtre, quand on interprète un rôle, t'as vu ?) je me représente souvent une scène, ou un paysage, ou des émotions. Et c'est ça que je cherche à transmettre avec la musique. Pas mes propres émotions, mais celles que je visualise par rapport à la musique.

Autre angle de vue : si tu lis mon sujet dans l'auditorium, tu as pu voir que je n'étais pas contente de ma prestation sur mes mouvements de Bach pendant mon audition d'hier soir. Et je peux te dire que pendant que je jouais, m'entendre jouer faux m'a énervé au plus haut point. Et malgré ça, j'ai fait de mon mieux pour continuer à dérouler mon histoire, mon discours, sans que mon énervement ne se ressente dans le public, sans exprimer mes sentiments du moment.

Quand tu joues en public, il y a plein d'impondérables.
Un retardataire qui crée un mouvement non prévu. Un enrhumé qui tousse. Un enfant qui s'agite...

Bien qu'on s'efforce de se créer une bulle, on les voit, on les entend, on les ressent.
Et pour que notre jeu n'en soit pas perturbé, ou le moins possible, il est nécessaire de s'être créé un fil à suivre. Ce sont ces sentiments "artificiels", créés au plus proche de la musique que l'on transmet. Pas ceux que l'on perçoit de notre environnement.

Cela implique donc aussi de mettre un frein sur ce que l’on ressent pour se concentrer sur ce que l’on veut faire passer.

Claire et Lionel vous avez su développer ce que j'essayais de dire