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Re: Enseignement du violon et troisième position

Publié : ven. 18 nov. 2011 18:55
par Alexandria
Pierre Olivier a écrit :C'est toujours délicat de conseiller un violon correct à un débutant car la gamme de prix varie très vite et l'investissement n'est pas le même que pour un professionnel. D'une manière générale, il faut faire quelques efforts financiers quand on a l'âge de jouer sur un entier quand même, si c'est possible: un bon violon est une aide précieuse pour progresser... et se faire plaisir aussi.
Pour info, Pierre-Olivier, les violoneux tziganes d'Europe centrale jouent souvent sur des caisses, faute d'argent, et pourtant, en fermant les yeux, on les croirait tout droit sortis de Crémone. N'oublie pas que les fibres du bois travaillent quand elle vibrent. Cela modifie significativement la qualité de départ de l'instrument.

Re: Enseignement du violon et troisième position

Publié : ven. 18 nov. 2011 19:38
par Pierre Olivier
Je viens de lire le message... J'adore ces gens-là, mais une caisse reste une caisse, pour info ! Je sais bien, j'en ai vu des centaines, des "caisses", et joué aussi. Ma première caisse entière, je l'ai jouée pendant près de 10 ans, la deuxième presque autant (merci Mirecourt hahaha). À part avoir bien ouvert ces instruments, il y a une limite naturelle infranchissable. J'ai fait de nombreux réglages pour tenter de "passer" dans une salle et obtenir quelques harmoniques supplémentaires dans le son, impossible. Et les luthiers me disaient: "on ne peut pas faire de miracles, le violon est au taquet là. Lorsque l'on investit un peu plus, on a plus de chance d'obtenir quelque-chose de potable, c'est ainsi. Attention, je parle d'une utilisation professionnelle dans la musique classique. Mon propos est de dire que même pour un débutant, il est autrement plus agréable (et cela fait davantage progresser) de jouer sur un bon instrument, c'est ainsi. Je l'ai su bien plus tard.
Nul doute que les violonistes tziganes sont de merveilleux violonistes souvent !
Mais s'ils jouent sur une crêpe, la crêpe restera une crêpe, au mieux le violon sera bien "ouvert" et donnera le maximum de ce qu'il peut donner (s'il est bien réglé déjà).
Dans des vraies conditions acoustiques, on fait vite la différence en comparant une "caisse" et un violon de maître. Les fibres travaillent certes, mais pour l'un comme pour l'autre...

Re: Enseignement du violon et troisième position

Publié : mar. 22 nov. 2011 08:36
par Alexandria
Salut Pierre Olivier,

Loin de moi bafouer le long travail du luthier pour obtenir de beaux instruments. Cela reste irremplaçable.

Mon propos est juste de s'adapter avec ce que l'on a et faire d'une 2CV (ou 4L, c'est selon) un petit bolide. Celui qui te voit arriver à l'heure ne sait pas forcément comment tu es arrivé. Je me place du point de vue des instrumentistes qui bataillent avec un violon bas de gamme et qui réussissent tout de même à émouvoir leur assistance. Avec un bon violon, on a l'impression de tout de suite jouer bien. Un mauvais violon nous pousse dans nos retranchements et nous oblige à redoubler d'imagination et d'astuce pour arriver à un résultat. C'est très formateur. On devient pro après.

Re: Enseignement du violon et troisième position

Publié : mar. 22 nov. 2011 09:32
par Améliemelloo
Petite question... Que définissez-vous comme "violon bas de gamme ?"

:)

Re: Enseignement du violon et troisième position

Publié : mar. 22 nov. 2011 10:05
par Pierre Olivier
Euh... Arrêtons de dire qu'il faut s'entraîner sur un violon bas de gamme.
Cela est une necessité pour beaucoup, mais dire qu'on en fait le choix c'est juste ridicule à mon sens.
Un violon bas de gamme sonne moins bien mais réagit mal à la façon de jouer, de sorte qu'on peut faire des gestes très différents sans qu'il ne varie d'un yota sur le son. Un violon haut de gamme est plus exigeant, il sanctionne méchamment les débutants et pousse les virtuoses à se dépasser et à en donner toujours plus.
Pour les uns comme pour les autres, il entraîne le violoniste à perfectionner les bons gestes, et non pas à devenir spécialiste en palliatifs pour mauvais instruments.
Ce que je dis, c'est une réalité connue par les violonistes professionnels et les concertistes internationaux. Je ne tenterai pas de convaincre davantage, surtout si les idées sur la question sont arrêtées déjà, mais bon... Moi j'ai un violon honnête à 20000e, et je vois parfaitement ses limites sonores; si j'étais assez doué pour qu'une banque me prête régulièrement un violon de grand maître (10 fois plus cher), je pense que ce sera comme passer d'une 2CV à une Ferrari. Non, je ne pense pas, je sais ! J'ai joué un Garnerius, un Stradivarius et un Vuillaume déjà...
Tout est relatif.
Mais il est ÉVIDENT que meilleur est l'instrument, meilleur sera l'apprentissage (tous niveaux), et meilleure sera la qualité de son (un débutant fera des sons bizarres p-e un peu plus variés, mais sera mieux récompensé pour les gestes efficaces, ce qui fait progresser naturellement beaucoup mieux)
Ugh !

Re: Enseignement du violon et troisième position

Publié : mer. 23 nov. 2011 20:36
par Alexandria
Pierre Olivier a écrit :Un violon haut de gamme est plus exigeant, il sanctionne méchamment les débutants et pousse les virtuoses à se dépasser et à en donner toujours plus.
:super:

Re: Enseignement du violon et troisième position

Publié : mer. 30 nov. 2011 18:17
par -paul-
Je voudrais rebondir un des messages de Chanterelle. Sans vouloir mettre à faut le fait que Paganini n'ait laissé que pour seule partition manuscrite une annotée en seconde position, je me demande en quoi on aurait pas pu en conclure, tout autant, que sa position de prédilection fût en 3ème si cette partition fût écrite en 3ème. Un indice n'est pas une preuve. Mais tout violoniste qu'il put être, un autre violoniste de génie à venir nous laissera sans doute d'autres conseils. Bref.
Ce qui m'intéresse plutôt c'est si quelqu'un peut donner un lien vers le téléchargement de l'opus VII tome II de Sevcik suscité par ce cher Chanterelle. Merci à vous.