Je crois que j'ai déjà fait allusion à ta mélodie, Yod. Brièvement, certes, mais je vais développer.
D'abord, c'est plus une "série de mélodies" qu'une mélodie. Ce n'est pas grave en soi de faire une forme "rapsodique", où plusieurs mélodies se succèdent. Tu es celui qui as pris le plus de risques, en voulant faire plus complexe. C'est bien! Mais il faut que ça se tienne!!!
Tu commence par 4 mesures (+ un temps) en do. Puis 6/7 mesures autour de ré-la, avec le do et le mi comme "surenchère" du la. Dans cet enchaînement, c'est le lien rythmique qui est peu évident à suivre, à cause des nombreuses syncopes (à une voix!) et du contraste très fort avec le début). Avec un accompagnement, ce serait différent, évidemment, mais le but du jeu n'était pas là, je l'ai précisé depuis. De plus, l'articulation entre les deux phrases n'est pas très univoque (au début de la mesure 5? sur le 2ème temps? Cela donne un sens très différent à la suite). Le tout finit par une cadence en sol. Harmoniquement, tout le début se tient, mais on était quand même à la limite de se perdre au milieu.
Le motif rythmique qui suit est bienvenu, comme la manière dont il revient ensuite. Il est à la fois la confirmation du sol comme "tonique", et un contraste (nouveau motif).
La cantilène qui suis se tient vraiment très bien, en elle-même. Tout tourne autour de ré-la, avec 4 parties bien articulées (5 mesures 1/2 qui installent le mode, 2 mesures 1/2 avec le motif rythmique et un jeu métrique intéressant -le motif fait 3 temps, dans une mesure à 4-. Ensuite, 3 mesures de confirmation de ré (nouveau motif autour de sol-fa-mi-ré), puis une coda. Mais on est entré dans cette mélodie en venant de sol. Du coup, elle arrive comme contraste avec sol (sol est contredit par ré-la). Au moment de la fin en ré, on n'a pas vraiment quitté l'attraction du sol (si j'ose dire!).
La pièce n'est donc pas réellement "finie". Elle n'est pas "atonale" comme annoncé, mais "en ut, puis en sol, puis en ré". ce qui n'est pas pareil.
Il y a beaucoup d'inspiration mélodique, bravo! Mais cela reste un peu disparate. Il faut trouver le lien entre les différentes mélodies, pour que l'on puisse s'orienter à chaque instant. C'est ce qu'on appelle "maîtriser la forme".
On résume les contraintes du compositeur:
Il faut un début et une fin, vécue comme fin.
Il faut entretenir l'intérêt.
Il faut, à chaque instant, que l'on puisse s'orienter (Sinon, on "sort" de la pièce et on ne vit plus la relation)
D'où les questions:
Qu'est-ce qui fait que l'on a l'impression de "fin", qu'est-ce qui permet de dire "c'est fini"? De quoi ça dépend?
Quels sont les moyens d' "entretenir l'intérêt"?
Bravo à tous pour vos débuts.
Voulez-vous faire de nouvelles tentatives?